jeudi 31 décembre 2020

Réflexions sur l’obligation morale de se faire vacciner (Lettre non-publiée, décembre 2020)

 

(Préambule aux éditeurs)

Bonjour,

voici un texte pour considération dans la section Lettres du Devoir.
C'est une version un peu moins polémique d'un autre texte soumis le 24 décembre mais qui se termine par le même mot.
Je crois qu'il est important de faire appel au sens de l'honneur des gens en ce qui a trait à la vaccination et pour contrer un peu de cette manière, en conjonction avec d'autres, toutes les rumeurs propagées sur les réseaux sociaux et à la radio.


Titre: Réflexions sur l’obligation morale de se faire vacciner. 

Dans tout le malheur qui nous a frappé en 2020, nous pouvons tout de même nous compter chanceux que des vaccins aient été conçus et testés en un temps record, de quoi nous permettre de rêver à des Fêtes en famille en 2021. L’humanité est en guerre contre un virus. Et nous serons tous appelés bientôt à contribuer pour l’éradication du fléau : se faire vacciner.  

Soyons franc, aucun vaccin n’est sûr à 100%, pour la covid ou la grippe, ni aucun médicament d’ailleurs. Le risque est très faible cependant, bien établi scientifiquement, et le bénéfice est immensément supérieur. Se faire vacciner requiert une petite abnégation de soi-même par rapport au risque et est une obligation morale envers sa communauté.  

Au tout début de la crise, quand les écoles ont fermé, quand on ne savait pas trop à quoi nous avions affaire encore, alors qu’il restait 1 semaine de réserve d’équipement de protection au Québec, mon épouse et moi-même avons eu une discussion à propos de son emploi en service de garde en milieu scolaire. Devait-elle quitter son emploi par sécurité? Nous avions la déjà la chance de pouvoir nous poser la question, économiquement parlant. Mais le choix devenant possible, la question morale s’imposait. L’élément déterminant de sa décision de rester au travail pour les services de garde d’urgence fut celui-ci : quand tout sera terminé et que nous porterons des jugements sur le passé à venir, pourra-t-on dire, chacun selon sa situation, que nous avons été courageux devant l’adversité? 

Il y a 75 ans environ, le virus de la haine se répandait en Europe et en Asie, et aurait pu facilement conquérir le monde si des gens bien ordinaires n’avaient pas mis leur vie en jeu au combat. Certains auraient préféré encore de pas faire front et laisser les autres régler le problème à leur place. Avec le recul, quelle honte aurait été de laisser à d’autres la défense de nos vies, nos valeurs et nos libertés.  

Et ainsi aujourd’hui, alors que près de 1 québécois sur 1000 sont morts de l’épidémie, les gens discutent du pour ou contre de se faire vacciner. S’occuper du problème ou laisser les autres s’en charger à notre place, en espérant une ‘immunité collective par les autres’. Les nouvelles technologies de l’information et des réseaux sociaux propagent le doute sur les nouvelles technologies de vaccin. Mais que l’on ne s’y trompe pas, ceux qui laisseront les autres prendre des risques à leur place ne sont que des lâches.


Christian Dufour

Lévis

29 décembre 2020

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