Résumé
Pour faire une histoire courte, La chroniqueuse Francine Pelletier du Devoir a écrit un texte plein de demi-vérités que j'ai dénoncé par email à la rédaction du Devoir. Une long texte de mise au point a été publié 2 jours après par la rédaction. Et une semaine après, Mme Francine Pelletier annonçait sa retraite.
De : Christian Dufour <christian.dufour@opal-rt.com>
Envoyé : 26 janvier 2022 12:54
À : La Rédaction <redaction@ledevoir.com>
Objet : Au sujet de la chronique de Francine Pelletier
Bonjour,
je
commence à trouver amusantes les chroniques de Francine Pelletier au
sujet de la COVID, tellement tendancieuses. Ce matin, elle était très
proche de régler simultanément plusieurs problèmes causés par la
pandémie, soit la maladie elle-même et la déprime causée par les
restrictions sanitaires. La solution, la fluvoxamine, un anti-déprésseur
à inhibition de recapture de sérotonine, récemment approuvé en Ontario.
Le
procédé est connu. On prend une source unique et non-consensuelle et on
développe en silo. Pour l'hypothèse de la fuite de laboratoire, la
source était un journaliste qui avait catalysé 20 ans plus tôt la 2e
Guerre du Golfe à partir d'informations fausses. Ce matin, c'est un
certain Dr. Norman Dolge.
Donc
la raison pour laquelle on privilégie Pfizer à certains traitements
alternatifs, c'est Bill Gates, qui a dit une fois que la vaccination est
une porte de sortie de la pandémie et, bien sûr, sa fondation étant
impliquée dans leur fabrication, il veut écarter ces alternatives...
Ouff... aucune mention du 5G ici, elle se doute que la rédaction du
Devoir aurait détecté cela et elle adapte le langage pour passer sans
réaction immunitaire du corps (éditorial).
Les
anticorps monoclaunaux à $2000 le traitement, administré par
intra-veineuses, sont ainsi comparés à une pilule à $700 (mais avec une
marge qui pourra faire grandement baisser le prix plus tard, on dit que
ca coute $2.50 à fabriquer). C'est la faute à Bill Gates on conclut
(presque).
Et
une opinion d'expert en bonus: que les vaccins à ARN messager, visant
spécifiquement une protéine de l'enveloppe du virus (spike), favorise
l'émergence des variants! La vérité de cette affimation est incomplète:
tout virus ou organisme vivant subit des pressions adaptatives pour
survivre et va naturellement s'adapter (ou encore gagner sa bataille
contre les autre variants) en favorisant naturellement les formes les
plus contagieuses. Ces variants originent de pays peu vaccinés en fait.
Là où il se répliquent jusqu'à 100 milliards de fois** dans chaque
personne infectée, avec un taux d'erreur 30% selon certaines sources.
Imaginez les possibilités de variants.
Plus
un conseil pour les gouvernements: puisque qu'une étude faite en Israel
montre que les gens non-vaccinés qui ont eu la COVID ont 27X moins de
chance de ré-infection que les gens vaccinés et 9 fois moins de chance
d'être hospitalisés. On en déduit presque qu'il aurait fallu privilégier
les infections à la vaccination. Mais pas un mot sur leur 1re
infection. C'est un argument totalement tordu selon moi.
Et
comme ca, Pfizer n'a jamais rendu public ses 'essais cliniques'.
Scandale! Mais Pfizer a bien publié les résultats de son étude
d'efficacité du vaccin.
Mais
j'ai passé la phase de l'indignation, j'en suis à l'amusement.
J'ajouterais que ces chroniques ont le don de me stimuler
intellectuellement, par l'effort requis pour décoder les différents
sophismes qu'elles contiennent souvent. J'avais un cours complémentaire à
l'Université 'Principe de la Logique'. Le genre de 3 crédits faciles et
relaxe, que tout le monde pensait. 'Un chien est un animal et un homme
aussi est un animal, donc un homme est un chien' , était le genre de
sophisme facile en classe. Ils nous ont donné un texte à analyser ainsi
comme examen final... La moitié de la classe a échoué! Le texte de Mme
Pelletier serait un examen final parfait selon moi.
Note
finale: il ne faut pas lui enlever sa chronique, peut-être juste lui
demander l'exclusivité. Parce que ce genre d'article serait bien plus
dangereux selon moi dans un journal plus populaire (au sens du bon
peuple).
Christian Dufour, Ph.D.
Senior Simulation Specialist, Power Systems and Motor Drives
OPAL-RT TECHNOLOGIES
Cell: (1) 418-575-1642christian.dufour@opal-rt.com
www.opal-rt.com
Réponse du journal
From: La Rédaction <redaction@ledevoir.com>
Sent: Friday, January 28, 2022 11:27 AM
To: Christian Dufour <christian.dufour@opal-rt.com>
Subject: Re: Au sujet de la chronique de Francine Pelletier
Bonjour M. Dufour,
Merci de nous avoir fait part de vos commentaires concernant cette
chronique. Nous y avons en effet décelé des inexactitudes. Notre
rédactrice en chef fait d'ailleurs le point à ce sujet dans nos éditions
du jour. Merci de votre intérêt.
***
Nous avons publié dans nos éditions du 26 janvier 2022 une
chronique signée par Francine Pelletier intitulée « La pandémie revue et
corrigée ». Ce texte comportait malheureusement des inexactitudes.
L’absence de nuances essentielles, certaines omissions et le recours à
des sources d’inspiration controversées ont laissé filtrer de ce texte
que la vaccination n’était pas une mesure centrale dans l’arsenal des
outils permettant de contrer la COVID-19. La chroniqueuse a apporté
depuis une précision dans son texte pour soutenir que tel n’est pas le
cas.
Le Devoir est un grand défenseur de la liberté d’opinion de ses
chroniqueurs, ainsi que de la diversité des points de vue, à condition
que les énoncés reposent sur un argumentaire irréprochable sur le plan
des faits. Notre processus de vigilance éditoriale aurait dû repérer
certains manquements dans cette chronique, et nous nous excusons d’avoir
failli à la tâche. Un examen de nos pratiques à l’interne nous
permettra de solidifier les mailles du filet.
Après un examen de la littérature scientifique, nous souhaitons apporter les nuances et précisions suivantes :
Au sujet de la fluvoxamine, il aurait fallu préciser qu’elle fait
toujours l’objet d’une controverse. Quelques études suggèrent qu’elle
aurait un effet bénéfique, mais l’une d’elles est très critiquée. La
communauté scientifique n’est donc pas encore persuadée que ce
médicament devrait être considéré comme un traitement de première ligne.
Si la fluvoxamine, qui est avant tout un antidépresseur, s’avère
efficace contre la COVID-19, ce serait par un effet indirect.
Par ailleurs, affirmer que Pfizer n’a jamais publié ses essais
cliniques est faux, ils sont disponibles et ont été publiés dans le New
England Journal of Medicine.
La compagnie pharmaceutique a toutefois demandé à protéger la
composition du vaccin en vertu des droits de propriété intellectuelle.
Il aurait aussi fallu préciser que l’efficacité des vaccins après
deux doses était au départ de 95 % pour protéger contre les formes
graves de la COVID-19, c’est-à-dire les formes qui nécessitent une
hospitalisation et mènent au décès. Au Québec, six mois après la
deuxième dose, cette protection s’élevait toujours à 85 %. Quant à la
baisse de couverture évoquée autour de 39 % à 42 %, elle fait référence
au cas israélien au moment de l’arrivée du variant Delta, cité dans le
texte publié par le Globe and Mail auquel la chroniqueuse se réfère tout
au long de sa chronique.
Des nuances s’imposaient également au sujet de l’étude israélienne à
laquelle l’article fait référence, car elle n’a toujours pas été
révisée par des pairs. Les données publiées à ce jour démontrent plutôt
que les personnes qui sont simplement infectées et n’ont pas été
vaccinées sont de toute évidence à risque d’être réinfectées, voire plus
à risque d’être réinfectées par certains variants que les personnes qui
sont adéquatement vaccinées.
Enfin, il n'est pas juste de dire que la nature des vaccins de
Pfizer et Moderna encourage la prolifération de variants. C’est plutôt
l’inverse qui se produit, les vaccins limitant l’apparition de nouveaux
variants en empêchant la réplication du virus chez les individus
vaccinés — on sait que c’est précisément lors de la réplication du virus
que de nouveaux variants peuvent surgir.
***
Cordialement,
La rédaction du journal Le Devoir
1265 rue Berri, 8e étage
Montréal, Québec
H2L 4X4
redaction@ledevoir.com
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