samedi 29 octobre 2022

Critique d'une chronique de Francine Pelletier (email)

Résumé

Pour faire une histoire courte, La chroniqueuse Francine Pelletier du Devoir a écrit un texte plein de demi-vérités que j'ai dénoncé par email à la rédaction du Devoir. Une long texte de mise au point a été publié 2 jours après par la rédaction. Et une semaine après, Mme Francine Pelletier annonçait sa retraite.

De : Christian Dufour <christian.dufour@opal-rt.com>

Envoyé : 26 janvier 2022 12:54 À : La Rédaction <redaction@ledevoir.com> Objet : Au sujet de la chronique de Francine Pelletier
Bonjour,
je commence à trouver amusantes les chroniques de Francine Pelletier au sujet de la COVID, tellement tendancieuses. Ce matin, elle était très proche de régler simultanément plusieurs problèmes causés par la pandémie, soit la maladie elle-même et la déprime causée par les restrictions sanitaires. La solution, la fluvoxamine, un anti-déprésseur à inhibition de recapture de sérotonine, récemment approuvé en Ontario.
Le procédé est connu. On prend une source unique et non-consensuelle et on développe en silo. Pour l'hypothèse de la fuite de laboratoire, la source était un journaliste qui avait catalysé 20 ans plus tôt la 2e Guerre du Golfe à partir d'informations fausses. Ce matin, c'est un certain Dr. Norman Dolge.
Donc la raison pour laquelle on privilégie Pfizer à certains traitements alternatifs, c'est Bill Gates, qui a dit une fois que la vaccination est une porte de sortie de la pandémie et, bien sûr, sa fondation étant impliquée dans leur fabrication, il veut écarter ces alternatives... Ouff... aucune mention du 5G ici, elle se doute que la rédaction du Devoir aurait détecté cela et elle adapte le langage pour passer sans réaction immunitaire du corps (éditorial).
Les anticorps monoclaunaux à $2000 le traitement, administré par intra-veineuses, sont ainsi comparés à une pilule à $700 (mais avec une marge qui pourra faire grandement baisser le prix plus tard, on dit que ca coute $2.50 à fabriquer). C'est la faute à Bill Gates on conclut (presque).
Et une opinion d'expert en bonus: que les vaccins à ARN messager, visant spécifiquement une protéine de l'enveloppe du virus (spike), favorise l'émergence des variants! La vérité de cette affimation est incomplète: tout virus ou organisme vivant subit des pressions adaptatives pour survivre et va naturellement s'adapter (ou encore gagner sa bataille contre les autre variants) en favorisant naturellement les formes les plus contagieuses. Ces variants originent de pays peu vaccinés en fait. Là où il se répliquent jusqu'à 100 milliards de fois** dans chaque personne infectée, avec un taux d'erreur 30% selon certaines sources. Imaginez les possibilités de variants.
Plus un conseil pour les gouvernements: puisque qu'une étude faite en Israel montre que les gens non-vaccinés qui ont eu la COVID ont 27X moins de chance de ré-infection que les gens vaccinés et 9 fois moins de chance d'être hospitalisés. On en déduit presque qu'il aurait fallu privilégier les infections à la vaccination. Mais pas un mot sur leur 1re infection. C'est un argument totalement tordu selon moi.
Et comme ca, Pfizer n'a jamais rendu public ses 'essais cliniques'. Scandale! Mais Pfizer a bien publié les résultats de son étude d'efficacité du vaccin.
Mais j'ai passé la phase de l'indignation, j'en suis à l'amusement. J'ajouterais que ces chroniques ont le don de me stimuler intellectuellement, par l'effort requis pour décoder les différents sophismes qu'elles contiennent souvent. J'avais un cours complémentaire à l'Université 'Principe de la Logique'. Le genre de 3 crédits faciles et relaxe, que tout le monde pensait. 'Un chien est un animal et un homme aussi est un animal, donc un homme est un chien' , était le genre de sophisme facile en classe. Ils nous ont donné un texte à analyser ainsi comme examen final... La moitié de la classe a échoué! Le texte de Mme Pelletier serait un examen final parfait selon moi.
Note finale: il ne faut pas lui enlever sa chronique, peut-être juste lui demander l'exclusivité. Parce que ce genre d'article serait bien plus dangereux selon moi dans un journal plus populaire (au sens du bon peuple).
Christian Dufour, Ph.D. Senior Simulation Specialist, Power Systems and Motor Drives OPAL-RT TECHNOLOGIES Cell: (1) 418-575-1642 christian.dufour@opal-rt.com www.opal-rt.com


Réponse du journal


From: La Rédaction <redaction@ledevoir.com> Sent: Friday, January 28, 2022 11:27 AM To: Christian Dufour <christian.dufour@opal-rt.com> Subject: Re: Au sujet de la chronique de Francine Pelletier
Bonjour M. Dufour,
Merci de nous avoir fait part de vos commentaires concernant cette chronique. Nous y avons en effet décelé des inexactitudes. Notre rédactrice en chef fait d'ailleurs le point à ce sujet dans nos éditions du jour. Merci de votre intérêt.
***
Nous avons publié dans nos éditions du 26 janvier 2022 une chronique signée par Francine Pelletier intitulée « La pandémie revue et corrigée ». Ce texte comportait malheureusement des inexactitudes. L’absence de nuances essentielles, certaines omissions et le recours à des sources d’inspiration controversées ont laissé filtrer de ce texte que la vaccination n’était pas une mesure centrale dans l’arsenal des outils permettant de contrer la COVID-19. La chroniqueuse a apporté depuis une précision dans son texte pour soutenir que tel n’est pas le cas.
Le Devoir est un grand défenseur de la liberté d’opinion de ses chroniqueurs, ainsi que de la diversité des points de vue, à condition que les énoncés reposent sur un argumentaire irréprochable sur le plan des faits. Notre processus de vigilance éditoriale aurait dû repérer certains manquements dans cette chronique, et nous nous excusons d’avoir failli à la tâche. Un examen de nos pratiques à l’interne nous permettra de solidifier les mailles du filet.
Après un examen de la littérature scientifique, nous souhaitons apporter les nuances et précisions suivantes :
Au sujet de la fluvoxamine, il aurait fallu préciser qu’elle fait toujours l’objet d’une controverse. Quelques études suggèrent qu’elle aurait un effet bénéfique, mais l’une d’elles est très critiquée. La communauté scientifique n’est donc pas encore persuadée que ce médicament devrait être considéré comme un traitement de première ligne. Si la fluvoxamine, qui est avant tout un antidépresseur, s’avère efficace contre la COVID-19, ce serait par un effet indirect.
Par ailleurs, affirmer que Pfizer n’a jamais publié ses essais cliniques est faux, ils sont disponibles et ont été publiés dans le New England Journal of Medicine.
La compagnie pharmaceutique a toutefois demandé à protéger la composition du vaccin en vertu des droits de propriété intellectuelle.
Il aurait aussi fallu préciser que l’efficacité des vaccins après deux doses était au départ de 95 % pour protéger contre les formes graves de la COVID-19, c’est-à-dire les formes qui nécessitent une hospitalisation et mènent au décès. Au Québec, six mois après la deuxième dose, cette protection s’élevait toujours à 85 %. Quant à la baisse de couverture évoquée autour de 39 % à 42 %, elle fait référence au cas israélien au moment de l’arrivée du variant Delta, cité dans le texte publié par le Globe and Mail auquel la chroniqueuse se réfère tout au long de sa chronique.
Des nuances s’imposaient également au sujet de l’étude israélienne à laquelle l’article fait référence, car elle n’a toujours pas été révisée par des pairs. Les données publiées à ce jour démontrent plutôt que les personnes qui sont simplement infectées et n’ont pas été vaccinées sont de toute évidence à risque d’être réinfectées, voire plus à risque d’être réinfectées par certains variants que les personnes qui sont adéquatement vaccinées.
Enfin, il n'est pas juste de dire que la nature des vaccins de Pfizer et Moderna encourage la prolifération de variants. C’est plutôt l’inverse qui se produit, les vaccins limitant l’apparition de nouveaux variants en empêchant la réplication du virus chez les individus vaccinés — on sait que c’est précisément lors de la réplication du virus que de nouveaux variants peuvent surgir.
***
Cordialement, 
La rédaction du journal Le Devoir
1265 rue Berri, 8e étage
Montréal, Québec
H2L 4X4
redaction@ledevoir.com

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