samedi 29 octobre 2022

Agir pour la planète et pour Jeanne (18 novembre 2021, lettre non-publiée)

Agir pour la planète et pour Jeanne.

 

Gilles Vigneault a écrit ceci dans son dernier opus: 

     Les arbres sont mes vigiles 

     Plantez-en quelques milliards 

     Aux abords des grandes villes 

     Avant qu’il ne soit trop tard 

A constater l’incapacité des égoïstes nations à s’entendre pour améliorer le sort de l’humanité, on peut se demander parfois si ce n’est pas une partie perdue d’avance. Et au lieu d’attendre, commençons donc dès maintenant, tous et chacun, à mettre en action le conseil de notre sage poète.  

 

Christian Dufour 

Lévis 

18 novembre 2021 



Notes supplémentaires:

De : Christian Dufour <christian.dufour@opal-rt.com> Date : jeudi 18 novembre 2021 à 12:15 À : La Rédaction <redaction@ledevoir.com> Objet : Lettre Agir pour la planète

Bonjour,

 

voici un texte pour considération dans votre section Lettres.

 

C'est une version moins sombre (tout juste) d'une lettre envoyée plus tôt ce mois-ci.

 

Elle est en fait dédiée à Jeanne Dufour, ma première petite-fille, née ce mois-ci aussi.

Je vais lui montrer quand elle sera grande.

 

Je lis mon Devoir assidument, vous vous en doutez bien. Je m'inquiète souvent du ton d'impuissance et de désespoir de certains de vos chroniqueurs par rapport au phénomène du réchauffement climatique. Je pense ici à Aurélie Lanctôt et sa chronique 'Il ne faudrait pas devenir anxieux'. Je suis inquiet pour sa santé mentale car elle semble être en désespoir. Vous devriez peut-être juste sonder le terrain, l'anxiété mène à des endroits bien sombres parfois, je sais de quoi je parle.

 

Planter un arbre, c'est une action qui est bonne pour l'environnement et pour la planète (à quelques détails près, comme ne pas bruler le bois récolté...) mais c'est aussi une action qui fait en sorte qu'on peut se sentir agir, se sentir moins impuissant face au danger. Courir ou attaquer, mais ne pas figer dans l'impuissance, comme aurait pu dire Henri Laborit. Je voudrais donner cet exemple à ma petite-fille. Bien sûr, je comprends que je peux faire cela sans passer par vos pages mais c'est aussi par désir d'impressionner Jeanne!

Hijab et femme voilée (lettre non-publiée 19 décembre 2021)

 Hijab et femme voilée  

Un hijab est un foulard qui cache les cheveux d’une femme musulmane mais pas son visage. Dans ce cadre, je trouve très imprécise l’expression ‘femme voilée’ pour désigner une femme qui porte un hijab. Le visage est très lié à l’identité et au soi, c’est donc un détail crucial sur ce sujet. 

Puisqu’une grande discussion va de nouveau avoir lieu sur ce sujet au Québec, il conviendrait de la débuter sur une bonne fondation, avec des mots et expressions les plus clairs possible pour le commun des québécois. Pour le voile ou foulard de chevelure, je propose l'usage d'un très joli mot: mantille. 

Christian Dufour
Lévis
19 décembre 2021

Pour un Crédit d’Impôt de Solidarité Sanitaire par la Vaccination (lettre non-publiée, 26 janvier 2022)

Plutôt que de pénaliser monétairement les gens non-vaccinés, le gouvernement devrait donner un bonus aux vaccinés. 


Cela peut même se faire à coût nul, soit annulant le crédit personnel de base du Québec ($15728 en 2021 à 15% d’imposition, soit $2360) pour tout le monde et introduire un Crédit d'Impôt de Solidarité Sanitaire par la Vaccination (CRISS-Vax) du même montant. Le nom même du crédit reflète le vrai sens du geste de se faire vacciner. Et parions aussi que les non-vaccinés vont aimer à répéter l'acronyme au moment de faire leur rapport d’impôts! 

Christian Dufour

Lévis


Note: cette lettre a été écrite durant le temps fort de la vague de COVID de l'hiver 2022. 

Criss-Vax, tout droit réservé.

L’éléphant dans la pièce intitulée ‘La Terre se meure’ (Lettre non-publiée, 8 septembre 2022)

Les humains sont un virus pour la Terre et tel un virus, nous nous multiplions jusqu’à tuer notre hôte. Pour aller ensuite sur un autre hôte? Désolé Mr. Musk, la planète rouge est déjà inhabitable. Près de 8 milliards d’êtres humains sur Terre en 2022; nous serons entre 11 et 15 milliards à la fin du siècle selon différents scénarios de l’ONU. 

Et le temps passe, les démocraties sont victimes de leur inertie propre et les mentalités changent lentement, et donc nos dirigeants. Prenons le Canada. On a beau dire et souhaiter diminuer nos émissions de CO2 et autres sources de pollution, nous ne pouvons que donner un exemple car notre poids démographique et notre impact global est négligeable. Que tous les Canadiens aient une auto électrique ne changerait rien au phénomène de réchauffement global si l’Inde ou la Chine continue à brûler son charbon. Mais cela est peu probable de toute façon, la nature même de la démocratie combinée à nos conditionnements de consommateurs invétérés, multiplié par les phénomènes YOLO des réseaux sociaux font que personne ne veut se priver et donc aucun dirigeant ne peut se faire élire sous une bannière de décroissance. Ceci explique cela et il semble que nous sommes foutus. 

Nonobstant ces considérations déprimantes, il pourrait être dit que les pays économiquement avancés ont en eux-mêmes un germe de solution à long terme : la baisse du taux de natalité. 

Il est connu que si l’on se fiait uniquement à la natalité, les populations des pays industrialisés auraient de la difficulté à se maintenir. Économiquement, cela aurait des impacts importants sur la croissance économique si l’on n’avait pas recours à l’immigration. Le lien est facile à faire entre croissance de la population, croissance économique globale (mais pas nécessairement per capita) et décrépitude de l’environnement terrestre. 

Si le Canada (ou le Québec) venait à donner un vrai exemple réaliste de société respectant la nature, il pourrait se donner cet objectif : taux de croissance de la population nul et croissance de PIB per capita. 

Cet objectif imposerait des mesures très difficiles tel une baisse marquée de l’immigration, qui servirait alors juste à combler le taux de naissance insuffisant au besoin. Il forcerait aussi trouver des solutions à des problèmes qui surviendraient immanquablement par suite d’une croissance nulle de population, telle la pénurie de main d’œuvre. Au Québec par exemple, qui cueillerait les légumes, job plate s’il en est une? Si des robots semi-autonomes peuvent aller faire la guerre, ils pourraient sûrement racler la terre et faire des semis. Qui n’a pas vu les robots s’occupant de personnes âgées durant la phase aigüe de la pandémie aussi? Tout est une question de choix et d’efficacité. En mode de croissance démographique nulle, le critère économique serait le PIB per capita et la robotisation et l’automatisation joueraient un rôle important fort probablement. L’éducation revêtirait une importance renouvelée dans ce monde, pour gens de tout âge, pour améliorer l’usage de la main d’œuvre, plus rare et plus précieuse. 

Au niveau démocratique aussi, il serait plus facile de faire adopter ces mesures aussi car elles n’impactent pas directement ni immédiatement la population votante.  On peut simplement entrevoir une certaine résistance de la classe affaire du pays qui se fait couper une main-d’œuvre abordable et il en découlera nécessairement une certaine inflation. Il faut s’attendre aussi à une encore plus grande résistance ‘woke’ aussi car cette politique a des aspects pouvant être confondus avec de la xénophobie. Mais il faut une certaine lucidité justement pour admettre le problème en premier lieu et se demander comment le résoudre dans un échiquier mondial où chaque pays joue pour lui d’abord.

 

Christian Dufour

8 septembre 2022  

Ce plastique que nous mangeons (Lettre non-publiée, 18 août 2022)

Des recherches récentes tendent à montrer que les humains ingèrent des quantités inédites de plastique par le truchement de leurs aliments et boissons diverses. Ceci est vraiment inquiétant étant donné les implications possibles sur la santé humaine. 

Une des conclusions spectaculaires de ces études provient d’une méta-étude en provenance de l’Université de New Castle** qui montrait qu’il est possible, selon certaines hypothèses, que nous ingérions jusqu’à 5 grammes de microplastiques par semaine, soit en environ le poids d’une carte de crédit. Cette nouvelle a été diffusée dans de nombreux médias internationaux et reprises ailleurs, avec une mention dans une chronique du Devoir

Par souci d’exactitude et en simplifiant quelque peu, ladite étude débouche en fait sur 3 scénarios d’ingestion de plastique également probables à priori, et les 2 autres scénarios résultaient en des ingestions de 18 et 55 fois moindres respectivement que celui repris par les médias du monde. Le pire scénario indique de plus que 90% du plastique proviendrait de l’eau, indifféremment de l’aqueduc ou en bouteille, ce qui est plutôt difficile à admettre sensoriellement parlant.  

La pollution par le plastique est un problème très insidieux et cette lettre ne vise aucunement à en diminuer l’Importance. Mais il convient d’éviter les exagérations faciles et rapides qui pourraient rendre le sujet impraticable et retarder ainsi les investissements requis pour approfondir la question. Je cite mon défunt professeur Jean-Charles Gilles de l’Université Laval : ’Nous sommes pressés, alors procédons lentement, pour le faire une seule fois’. Il parlait du développement d’une équation de mathématiques alors. Il aurait pu parler de la science en général. 

**K. Senathirajah et al., ‘Estimation of the mass of microplastics ingested – A pivotal first step towards human health risk assessment’, https://doi.org/10.1016/j.jhazmat.2020.124004, 2020, Elsevier. 

Christian Dufour, Ph.D. 


Addendum

Après de nombreuses discussions avec le journaliste du Devoir qui a repris cette nouvelle de l'ingestion de 250g par année sans la vérifier, j'ai porté plainte au Conseil de Presse du Québec et ma demande a été jugée recevable. More to come.

Critique d'une chronique de Francine Pelletier (email)

Résumé

Pour faire une histoire courte, La chroniqueuse Francine Pelletier du Devoir a écrit un texte plein de demi-vérités que j'ai dénoncé par email à la rédaction du Devoir. Une long texte de mise au point a été publié 2 jours après par la rédaction. Et une semaine après, Mme Francine Pelletier annonçait sa retraite.

De : Christian Dufour <christian.dufour@opal-rt.com>

Envoyé : 26 janvier 2022 12:54 À : La Rédaction <redaction@ledevoir.com> Objet : Au sujet de la chronique de Francine Pelletier
Bonjour,
je commence à trouver amusantes les chroniques de Francine Pelletier au sujet de la COVID, tellement tendancieuses. Ce matin, elle était très proche de régler simultanément plusieurs problèmes causés par la pandémie, soit la maladie elle-même et la déprime causée par les restrictions sanitaires. La solution, la fluvoxamine, un anti-déprésseur à inhibition de recapture de sérotonine, récemment approuvé en Ontario.
Le procédé est connu. On prend une source unique et non-consensuelle et on développe en silo. Pour l'hypothèse de la fuite de laboratoire, la source était un journaliste qui avait catalysé 20 ans plus tôt la 2e Guerre du Golfe à partir d'informations fausses. Ce matin, c'est un certain Dr. Norman Dolge.
Donc la raison pour laquelle on privilégie Pfizer à certains traitements alternatifs, c'est Bill Gates, qui a dit une fois que la vaccination est une porte de sortie de la pandémie et, bien sûr, sa fondation étant impliquée dans leur fabrication, il veut écarter ces alternatives... Ouff... aucune mention du 5G ici, elle se doute que la rédaction du Devoir aurait détecté cela et elle adapte le langage pour passer sans réaction immunitaire du corps (éditorial).
Les anticorps monoclaunaux à $2000 le traitement, administré par intra-veineuses, sont ainsi comparés à une pilule à $700 (mais avec une marge qui pourra faire grandement baisser le prix plus tard, on dit que ca coute $2.50 à fabriquer). C'est la faute à Bill Gates on conclut (presque).
Et une opinion d'expert en bonus: que les vaccins à ARN messager, visant spécifiquement une protéine de l'enveloppe du virus (spike), favorise l'émergence des variants! La vérité de cette affimation est incomplète: tout virus ou organisme vivant subit des pressions adaptatives pour survivre et va naturellement s'adapter (ou encore gagner sa bataille contre les autre variants) en favorisant naturellement les formes les plus contagieuses. Ces variants originent de pays peu vaccinés en fait. Là où il se répliquent jusqu'à 100 milliards de fois** dans chaque personne infectée, avec un taux d'erreur 30% selon certaines sources. Imaginez les possibilités de variants.
Plus un conseil pour les gouvernements: puisque qu'une étude faite en Israel montre que les gens non-vaccinés qui ont eu la COVID ont 27X moins de chance de ré-infection que les gens vaccinés et 9 fois moins de chance d'être hospitalisés. On en déduit presque qu'il aurait fallu privilégier les infections à la vaccination. Mais pas un mot sur leur 1re infection. C'est un argument totalement tordu selon moi.
Et comme ca, Pfizer n'a jamais rendu public ses 'essais cliniques'. Scandale! Mais Pfizer a bien publié les résultats de son étude d'efficacité du vaccin.
Mais j'ai passé la phase de l'indignation, j'en suis à l'amusement. J'ajouterais que ces chroniques ont le don de me stimuler intellectuellement, par l'effort requis pour décoder les différents sophismes qu'elles contiennent souvent. J'avais un cours complémentaire à l'Université 'Principe de la Logique'. Le genre de 3 crédits faciles et relaxe, que tout le monde pensait. 'Un chien est un animal et un homme aussi est un animal, donc un homme est un chien' , était le genre de sophisme facile en classe. Ils nous ont donné un texte à analyser ainsi comme examen final... La moitié de la classe a échoué! Le texte de Mme Pelletier serait un examen final parfait selon moi.
Note finale: il ne faut pas lui enlever sa chronique, peut-être juste lui demander l'exclusivité. Parce que ce genre d'article serait bien plus dangereux selon moi dans un journal plus populaire (au sens du bon peuple).
Christian Dufour, Ph.D. Senior Simulation Specialist, Power Systems and Motor Drives OPAL-RT TECHNOLOGIES Cell: (1) 418-575-1642 christian.dufour@opal-rt.com www.opal-rt.com


Réponse du journal


From: La Rédaction <redaction@ledevoir.com> Sent: Friday, January 28, 2022 11:27 AM To: Christian Dufour <christian.dufour@opal-rt.com> Subject: Re: Au sujet de la chronique de Francine Pelletier
Bonjour M. Dufour,
Merci de nous avoir fait part de vos commentaires concernant cette chronique. Nous y avons en effet décelé des inexactitudes. Notre rédactrice en chef fait d'ailleurs le point à ce sujet dans nos éditions du jour. Merci de votre intérêt.
***
Nous avons publié dans nos éditions du 26 janvier 2022 une chronique signée par Francine Pelletier intitulée « La pandémie revue et corrigée ». Ce texte comportait malheureusement des inexactitudes. L’absence de nuances essentielles, certaines omissions et le recours à des sources d’inspiration controversées ont laissé filtrer de ce texte que la vaccination n’était pas une mesure centrale dans l’arsenal des outils permettant de contrer la COVID-19. La chroniqueuse a apporté depuis une précision dans son texte pour soutenir que tel n’est pas le cas.
Le Devoir est un grand défenseur de la liberté d’opinion de ses chroniqueurs, ainsi que de la diversité des points de vue, à condition que les énoncés reposent sur un argumentaire irréprochable sur le plan des faits. Notre processus de vigilance éditoriale aurait dû repérer certains manquements dans cette chronique, et nous nous excusons d’avoir failli à la tâche. Un examen de nos pratiques à l’interne nous permettra de solidifier les mailles du filet.
Après un examen de la littérature scientifique, nous souhaitons apporter les nuances et précisions suivantes :
Au sujet de la fluvoxamine, il aurait fallu préciser qu’elle fait toujours l’objet d’une controverse. Quelques études suggèrent qu’elle aurait un effet bénéfique, mais l’une d’elles est très critiquée. La communauté scientifique n’est donc pas encore persuadée que ce médicament devrait être considéré comme un traitement de première ligne. Si la fluvoxamine, qui est avant tout un antidépresseur, s’avère efficace contre la COVID-19, ce serait par un effet indirect.
Par ailleurs, affirmer que Pfizer n’a jamais publié ses essais cliniques est faux, ils sont disponibles et ont été publiés dans le New England Journal of Medicine.
La compagnie pharmaceutique a toutefois demandé à protéger la composition du vaccin en vertu des droits de propriété intellectuelle.
Il aurait aussi fallu préciser que l’efficacité des vaccins après deux doses était au départ de 95 % pour protéger contre les formes graves de la COVID-19, c’est-à-dire les formes qui nécessitent une hospitalisation et mènent au décès. Au Québec, six mois après la deuxième dose, cette protection s’élevait toujours à 85 %. Quant à la baisse de couverture évoquée autour de 39 % à 42 %, elle fait référence au cas israélien au moment de l’arrivée du variant Delta, cité dans le texte publié par le Globe and Mail auquel la chroniqueuse se réfère tout au long de sa chronique.
Des nuances s’imposaient également au sujet de l’étude israélienne à laquelle l’article fait référence, car elle n’a toujours pas été révisée par des pairs. Les données publiées à ce jour démontrent plutôt que les personnes qui sont simplement infectées et n’ont pas été vaccinées sont de toute évidence à risque d’être réinfectées, voire plus à risque d’être réinfectées par certains variants que les personnes qui sont adéquatement vaccinées.
Enfin, il n'est pas juste de dire que la nature des vaccins de Pfizer et Moderna encourage la prolifération de variants. C’est plutôt l’inverse qui se produit, les vaccins limitant l’apparition de nouveaux variants en empêchant la réplication du virus chez les individus vaccinés — on sait que c’est précisément lors de la réplication du virus que de nouveaux variants peuvent surgir.
***
Cordialement, 
La rédaction du journal Le Devoir
1265 rue Berri, 8e étage
Montréal, Québec
H2L 4X4
redaction@ledevoir.com

Flashback de la guerre d'Irak en cette fin présumée de pandémie. (Lettre non-publiée)



A quand le prochain discours de Colin Powell à l’ONU? On peut se le demander à la lumière des ‘preuves’ de la possibilité d’une erreur de laboratoire en Chine qui aurait pu être à l’origine de l’épidémie actuelle de COVID. Les techniques et le ‘build-up’ se ressemblent tout de même. Des sources secrètes qui alimentent la rumeur (le yellow-cake et les tubes de concentrations d’uranium pour l’Irak, hospitalisation mystérieuse de 3 chercheurs du laboratoire de Wuhan en 2019). La théorie ‘bonbon’ (Dixit Francine Pelletier) d’une mutation naturelle semble beaucoup trop banale pour être vraie à notre époque baignée par les scénarios dystopiques de Hollywood. Remarquable tout de même le fait que ces 2 histoires ont été lancées par le même journaliste, Michael R. Gordon, aujourd'hui à l'emploi du Wall Street Journal, avec un intervalle de 19 ans!

Kissinger a dit un jour que le principe de la moralité ne s’appliquait pas de la même manière entre individus qu’entre nations. Il y a environ 20 ans, nous avons vu ce principe exposé à la vue de tous et il en résulta une série de guerres qui ne sont pas encore terminées aujourd’hui. Je me demande aujourd’hui ou l’on veut en venir avec cette hypothèse de fuite. La recherche de la vérité est une bonne chose (et l’hypothèse de la fuite n’est pas impossible) mais il conviendrait peut-être de se demander ce qui est réellement recherché dans cette démarche. La Chine est une puissance mondiale établie de nos jours et elle menace certains équilibres géostratégiques occidentaux. Il nous manque une belle justification morale pour faire une jolie guerre et la pandémie semble une occasion superbe, quitte à ‘prouver’ (à la bonne vieille manière de Bush, Cheney, Rumsfeld et Powell) que le coupable est devant nos yeux.

 
Christian Dufour
Lévis, 17 juin 2021

samedi 5 février 2022

Pour une pandémie plus démocratique (ne sera surement pas publiée!)

 

Pour une pandémie plus démocratique

 

Le fait est indéniable que nous sommes rendus à ce point de la pandémie où la cohésion sociale montre des brèches importantes et, comme des fissures qui apparaissent dans la fondation d’une maison, on sait que ça ne s’améliorera pas.

Retards dans les diagnostics de cancer, effet sur la santé mentale, etc… nous comprenons tous un peu aussi que le point optimal de contrôle de la pandémie est dépassé. En ce sens nous en sommes au point où l’accroissement des mesures pour contrôler les morts causés par la COVID causera probablement un accroissement à long terme plus grand de la mortalité globale.

Il y a aussi ces quelques 10% de notre société qui refuse le geste de solidarité sanitaire que représente la vaccination. Il est fort possible que ce chiffre soit une limite optimale aussi, les sociologues en débâteront plus tard. C’est typique de tous les processus humains et industriels: ça prend 10% de l’effort pour faire les premiers 90% d’un travail et 90% d’effort pour faire le dernier 10%. Au niveau des couts, atteindre le 100% est toujours extrêmement prohibitif. Ces gens ne comprennent évidemment pas la chance qu’ils ont de vivre dans une société égalitaire de gauche, où l’on tente de répartir les avantages de la vie vécue sans égard aux privilèges que donne la richesse dans les pays de droite par comparaison.

Mais au point de la pandémie actuelle, avec une disponibilité sans limite de moyens de protection, tels masques et vaccins, ne serait-il pas le bon moment pour retourner aux sources du concept de société juste et égalitaire? La vraie société juste se caractérise non pas par l’égalité des gens mais plus par l’égalité des chances des gens dans la vie. Et cela devrait être ainsi pour la fin de cette pandémie selon moi. Une attitude un peu comme en Irlande où les gens sont très libres mais bien au fait que la pandémie continue. Vaccins et masques disponibles gratuitement, chances égales pour tout le monde. Sans égards à votre intelligence ou prudence, vous assumez. Et pourquoi pas une mesure exceptionnelle d’Internet gratuit pour tous, pour s’assurer que tous puissent avoir accès à l’information.

Il y a bien sûr la question du système de santé qui est au cœur de toute la stratégie de lutte à la COVID. Un nombre limite de lits et ressources dédiés à la COVID devrait être déterminé à l’avance et connus de tous. Statistiques bien connues et détaillées aussi. Hospitalisations et morts par type de personne, avec maladies sous-jacentes, par tranches d’âge, etc… Taux d’occupation des lits par région et prévision, etc…Ainsi, si vous faites le choix d’aller dans un bar pour privilégier votre santé mentale, c’est votre choix et il est bon comme un autre, et vous savez quel risque vous prenez, même celui de vous retrouver fiévreux dans un lit de camp dans une tente à l’hôpital.  Et de manière similaire à ‘L’ignorance de la loi n’est pas une excuse’ ainsi ira de l’ignorance des risques. Effet paradoxal de cette idée, puisque que la vaccination et l’infection ont un produit final commun, les anticorps, un peu de ‘slack’ permettrait une ‘vaccination sans injection’ des 10% récalcitrants.

La limitation des ressources hospitalières pourrait sembler extrême, voir injuste. C’est déjà très injuste pour bien des gens, les ‘malades normaux’. Car c’est ignorer le fait que nous expérimentons depuis déjà un bon moment un mode de délestage de soins, tel que ceux reliés au cancer. Qu’on on est rendu à parler de ‘cancer non-urgent’ (lu dans les pages de ce journal), on prend conscience de cela. ‘Monsieur, votre cancer n’en est qu’au stade 1, alors SVP, prenez votre mal en patience!’. (Je sais que tous les cancers n’ont pas la même agressivité mais le savoir est bien différent que de le vivre).

Un argument peut être fait aussi en faveur d’un certain laisser-aller à propos des variants. L’épopée des différents variants est un exemple frappant de sélection naturelle : les variants les plus contagieux survivent et écrasent les autres. La contagiosité est le facteur dominant dans ce processus. A un niveau beaucoup moindre pour la majorité des virus, il y a la question de l’équilibre ‘symbiotique’ avec l’hôte : pour survivre et se propager les virus ne doivent pas tuer leur hôte (trop rapidement en tout cas). Mais en bas d’un certain % de mortalité, ce facteur et négligeable. Pour la 1re vague de la COVID-19, ce taux de mortalité était aux alentours de 1%, ce qui est à la fois un chiffre très élevé du point de vue de la morale humaine aussi totalement négligeable du point de vue de la survie du virus.

Les mutations du virus sont complètement aléatoires et leurs effets mesurables conséquemment : contagiosité et mortalité per capita, et il n’y a, a priori, aucun lien entre ces 2 propriétés. La contagiosité évolue selon une règle de compétition entre variants, mais pas la dangerosité (en bas d’un certain seuil, bien sûr, dont nous sommes très loin). D’autre part, la vaccination et l’infection passée tende à rendre moins dangereuse les nouvelles infections malgré les différences génétiques des virus. Je pense donc que nous devrions comprendre et saisir notre chance ici face au variant Omicron : le variant Omiron ayant une dangerosité apparente moindre, nous devrions en profiter pour obtenir une immunité globale plus grande car aucun facteur connu ne contrôle l’évolution de la dangerosité des variants du virus de la COVID. Par exemple, si la mortalité du prochain variant du virus montait à 2 ou 3%, cela n’affecterait en rien la propagation du virus au niveau de la sélection naturelle mais imaginez les conséquences humaines.

 

Christian Dufour

5 février 2022