Titre: Pour une règlementation de l’usage de Facebook à des fins politiques
Christian Dufour,
Je trouve 
toujours troublant quand Le Devoir offre une tribune à des gens de 
l’IEDM. Ce fut encore le cas jeudi dans la section Libre Opinion, le 
président de l’IEDM s’y portant en gros à la défense
des méthodes de la compagnie Cambridge Analytica quant à l’usage des 
données personnelles par les géants du web.
Les études
 sur l’impact de Cambrige Analytica sur le Brexit et l’élection de 
Donald Trump sont en cours et laissent peu de place au doute. Impact il y
 a eu et la planète entière en vie les conséquences,
la ministre Freeland parlant même hier de menace pour l’ordre économique
 mondiale issu de la 2eGuerre Mondiale.
Selon M. 
Kelly-Gagnon, il faut responsabiliser les citoyens et faire confiance au
 bon peuple face à des techniques de manipulation d’opinions extrêmement
 raffinées et des désinformations ciblées.
Je crois au contraire qu’il faut baliser l’usage des Facebook de ce 
monde, notamment pour son usage à des fins politiques.
La méthode
 traditionnelle de vente politique consiste à répandre un certain 
message par des voies de communication accessibles et universelles, tel 
des débats ou publicités sur des grands réseaux
de télévision. Une fausseté dite dans ces contextes est vite repérée et 
contredite, et son impact minimisé. La contraste est frappant dans 
Facebook qui paradoxalement réunit les gens et les isole à la fois. Tout
 le monde est connecté en apparence sur Facebook
mais l’information est extrêmement fragmentée, chacun recevant son fil 
d’actualité et propres publicités. En politique, ceci est très pratique 
car il permet de cibler certains groupes de personnes à coût réduit, 
tout en limitant le risque de dérapage si un
‘post’ franchi la frontière du Fake News. La désinformation peut sévir 
silencieusement alors.
L’immensité
 du problème est telle que bien prudents devraient être les remèdes, 
Facebook faisant maintenant parti de nos vies au quotidien. Une voie de 
solution est de réglementer la fragmentation
des informations et publicités politiques ou carrément de les interdire.
 Une telle législation serait bien sûr très compliquée à faire 
respecter, j’en conviens. Ce débat doit néanmoins être fait pour le bien
 de notre démocratie.
Lévis
5 avril 2018
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