Titre: La burqa bleue
Je crois
personnellement que Jacques Nadeau est un photographe de génie. Ses
photos sont toujours porteuses d’émotions à qui sait les lire. Ce
mercredi, en 1re page, j’ai
ressenti une émotion troublante à la vue de cette burqa bleue géante.
J’aurais pu écrire cette femme en burqa bleue mais la photo ne le dit
pas, seulement le sous-titre.
Je marche
souvent, après les repas souvent. Je croise des gens du quartier mais
j’en connais très peu. Pourtant, les regards se croisent, les têtes
hochent un peu, parfois accompagnées d’un petit
sourire amical. ‘Ça va bien?’, ‘Oui merci’, dans le faciès seulement.
C’est rassurant en société. Paul Ekman, un célèbre psychologue, a étudié
en profondeur les expressions faciales et les micro-émotions qu’elles
sous-tendent, notamment chez des tribus coupées
de nos sociétés modernes. Les gens de ces tribus pouvaient tout de même
reconnaître les émotions de base sur des photos de personnes de notre
civilisation. Il en a déduit que ces émotions faciales (de même que
d’autre émotions corporelles) sont universelles
et non culturellement déterminées.
Coupé de
ce lien de communication si riche par une burqa, voilà la source du
trouble que j’ai ressenti ce matin. La photo de M. Nadeau m’a remué par
le contraste entre sa grandeur et le peu d’information
émanant du sujet. Ami ou ennemi?, question animale mais question humaine
aussi. Très difficile à répondre sans voir le visage.
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