jeudi 31 décembre 2020

Réflexions sur l’obligation morale de se faire vacciner (Lettre non-publiée, décembre 2020)

 

(Préambule aux éditeurs)

Bonjour,

voici un texte pour considération dans la section Lettres du Devoir.
C'est une version un peu moins polémique d'un autre texte soumis le 24 décembre mais qui se termine par le même mot.
Je crois qu'il est important de faire appel au sens de l'honneur des gens en ce qui a trait à la vaccination et pour contrer un peu de cette manière, en conjonction avec d'autres, toutes les rumeurs propagées sur les réseaux sociaux et à la radio.


Titre: Réflexions sur l’obligation morale de se faire vacciner. 

Dans tout le malheur qui nous a frappé en 2020, nous pouvons tout de même nous compter chanceux que des vaccins aient été conçus et testés en un temps record, de quoi nous permettre de rêver à des Fêtes en famille en 2021. L’humanité est en guerre contre un virus. Et nous serons tous appelés bientôt à contribuer pour l’éradication du fléau : se faire vacciner.  

Soyons franc, aucun vaccin n’est sûr à 100%, pour la covid ou la grippe, ni aucun médicament d’ailleurs. Le risque est très faible cependant, bien établi scientifiquement, et le bénéfice est immensément supérieur. Se faire vacciner requiert une petite abnégation de soi-même par rapport au risque et est une obligation morale envers sa communauté.  

Au tout début de la crise, quand les écoles ont fermé, quand on ne savait pas trop à quoi nous avions affaire encore, alors qu’il restait 1 semaine de réserve d’équipement de protection au Québec, mon épouse et moi-même avons eu une discussion à propos de son emploi en service de garde en milieu scolaire. Devait-elle quitter son emploi par sécurité? Nous avions la déjà la chance de pouvoir nous poser la question, économiquement parlant. Mais le choix devenant possible, la question morale s’imposait. L’élément déterminant de sa décision de rester au travail pour les services de garde d’urgence fut celui-ci : quand tout sera terminé et que nous porterons des jugements sur le passé à venir, pourra-t-on dire, chacun selon sa situation, que nous avons été courageux devant l’adversité? 

Il y a 75 ans environ, le virus de la haine se répandait en Europe et en Asie, et aurait pu facilement conquérir le monde si des gens bien ordinaires n’avaient pas mis leur vie en jeu au combat. Certains auraient préféré encore de pas faire front et laisser les autres régler le problème à leur place. Avec le recul, quelle honte aurait été de laisser à d’autres la défense de nos vies, nos valeurs et nos libertés.  

Et ainsi aujourd’hui, alors que près de 1 québécois sur 1000 sont morts de l’épidémie, les gens discutent du pour ou contre de se faire vacciner. S’occuper du problème ou laisser les autres s’en charger à notre place, en espérant une ‘immunité collective par les autres’. Les nouvelles technologies de l’information et des réseaux sociaux propagent le doute sur les nouvelles technologies de vaccin. Mais que l’on ne s’y trompe pas, ceux qui laisseront les autres prendre des risques à leur place ne sont que des lâches.


Christian Dufour

Lévis

29 décembre 2020

Le vaccin comme la conscription (Lettre non-publiée, décembre 2020)

 Le vaccin comme la conscription 

Dans tout le malheur qui nous a frappé en 2020, nous pouvons tout de même nous compter chanceux que des vaccins aient été conçus et testés en un temps record, de quoi nous permettre de rêver à un Noël en famille en 2021. L’humanité est en guerre contre un virus. Et nous serons tous appelés bientôt à prendre les armes pour éradiquer le fléau : se faire vacciner.  

Soyons franc, aucun vaccin n’est sûr à 100%, pour la covid ou la grippe, ni aucun médicament d’ailleurs. Le risque est très faible cependant, bien établi scientifiquement. Le bénéfice est immensément supérieur aux risques. Alors j’implore tout le monde à prendre ce vaccin. Ne pas le faire est équivalent à ceux qui sont allés se cacher en forêt au temps de la dernière conscription. Honte à ceux qui ne prendront pas ce petit risque. 

Que l’on crée un pendentif dans lequel je pourrai mettre la preuve que j’ai été au combat, telle une médaille, et je la porterai fièrement. Et je dévisagerai ceux qui n’en portent pas, les lâches.


Christian Dufour 

Lévis 

24 décembre 2020.

Réutiliser des masques N95 après désinfection par lumière ultra-violette (Lettre non-publiée, Mars 2020)

 Titre : Réutiliser des masques N95 après désinfection par lumière ultra-violette.

Il y a une possibilité que le Québec tombe en pénurie de matériel de protection bientôt, notamment les masques chirurgicaux et masques N95. L’usage correct de ces masques requiert d’en jeter en grand nombre aux poubelles et venir à en manquer serait une vraie catastrophe. Le plan A est d’en acheter plus mais la crise du COVID-19 est mondiale et la demande est très grande.

Voici un plan B : réutiliser ces masques après désinfection par lumière ultra-violette. C’est une technique utilisée couramment pour désinfecter l’eau de puits. C’est une technique qui est aussi utilisée présentement pour désinfecter les bus et tramway à Shangaï en Chine.

Ces lampes sont disponibles en quincaillerie. Quelques jours seraient requis pour fabriquer des chambres de désinfection, concevoir un protocole de récupération sécuritaire et obtenir ainsi des masques biologiquement propres.

 

Christian Dufour

Lévis

27 mars 2020

vendredi 24 janvier 2020

Pour un métro à Québec (Lettre non-publiée, 2019)

Titre: Pour un métro à Québec
Beaucoup d’argent s’apprête à être dépensé dans la région de Québec pour le projet de tramway et le 3e lien sous-fluvial à l’Est de Québec et Lévis. Les élections sont passées maintenant et de nouveaux financements ont été promis. Nous pourrions maintenant avoir un métro à Québec avec une connexion vers Lévis avec l’argent disponible. Politiquement parlant, il s’agirait indéniablement d’un 3e lien, chose promise à maintes reprises, mais plus conforme aux défis du siècle à venir au niveau environnemental.
Les projets de tramway et de 3e lien automobile sous-fluvial comportent de nombreux risques techniques et d’utilisation. Que l’on pense aux 5 mètres de neige tombés ici en 2008; aussi à tous ces fils aériens, requis pour l’alimentation électrique, exposés aux éléments, telle la tempête de vent que le Québec vient juste de subir. Et qui pourra prendre ce tunnel de plus de 10 km sans avoir une petite pensée pour le film La Tour Infernale, en version horizontale cette fois. En comparaison, le concept de métro a fait ses preuves de pérennité, de fiabilité et de convivialité dans des climats similaires à Québec, tel que celui de Moscou par exemple. Un métro coutera plus cher probablement mais il fonctionnera correctement en tout temps.

Je souhaite finalement que nos leaders actuels réfléchissent au legs le plus positif de feu le Maire Drapeau pour Montréal : son métro roulera encore dans 100 ans et on pensera encore alors aux visionnaires qui l’on fait bâtir.

Le clivage jeune/vieux sur les changements climatiques (Lettre non-publiée, 2019)

Le clivage jeune/vieux sur les changements climatiques.  
Divergence d’opinions dans Le Devoir d’hier à propos des actions du groupe Extinction Rebellion. D’un côté, Christian Rioux écrit que l’urgence climatique n’est pas une autorisation à défier la loi. Citant André Perrin, la désobéissance civile n’aurait de sens que si elle est un droit de résister à l’oppression, non à la loi ni à la démocratie. On est proche du dogme de l’infaillibilité papale appliquée à la démocratie. De l’autre, Aurélie Lanctôt développe la thèse opposée, à savoir que nos démocraties sont faillibles quand au rapport entre la loi et la justice et que la désobéissance est parfois requise pour avoir une société juste. Henri David Thoreau est cité d’un côté comme de l’autre.
Je trouve un peu navrant toutes ces condamnations parce que des gens sont arrivés en retard au travail l’autre matin… Les jeunes sont inquiets, leur avenir est en jeu. La science semble leur donner raison d’être ainsi alarmistes. Les autres semblent juste vouloir la paix. Sans trop s’en rendre compte, les différents acteurs du Devoir d’hier se sont positionnés selon leur âge, éditorial compris.



Christian Dufour
Lévis
11 octobre 2019

Utiliser efficacement l’infrastructure existante de recyclage pour les bouteilles de vin (Lettre publiée, ouff... le 14 aout 2019 ;)


Utiliser efficacement l’infrastructure existante de recyclage pour les bouteilles de vin
L’idée de consigne sur les bouteilles de vin fait son chemin avec ses bonnes intentions. La solution d’imposer une consigne implique par contre de nombreuses tracasseries pour les consommateurs et commerçants. Par ailleurs, la très grande majorité des gens utilisent le bac de recyclage au Québec.
Il est important de noter aussi que le but de ce recyclage n’est pas d’obtenir des bouteilles intactes pour réutilisation comme telle mais bien d’obtenir du verre non contaminé par d’autres substances du bac de récupération.  Les bouteilles de vins sont toutes un peu différentes selon les producteurs et nous n’allons pas envoyer à Bordeaux ou au Chili les différents formats récupérés!
Une solution simple serait de faire un peu comme la compagnie Nespresso qui permet à ses clients de mettre ses capsules de café vides dans un sac spécial que l’on met dans le bac de recyclage. (La compagnie permet aussi de faire ceci par la poste, sans frais!). Arrivé au centre de tri, le sac est séparé du reste et son contenu n’est pas contaminé.
Il serait possible de faire la même chose avec les bouteilles de vin, que l’on mettraient alors dans un sac identifiable à mettre dans le bac de récupération. Peu importe que les bouteilles se brisent lors du transport, elles ne seront pas contaminées et donc aptes au recyclage. Cette idée permettrait d’utiliser efficacement l’infrastructure de recyclage qui existe au Québec sans tous les tracas de la consigne.

Christian Dufour
Lévis
14 août 2019

A propos du scandale SNC-Lavalin (Lettre non-publiée, 2019)

A propos du scandale SNC-Lavalin


Il semble donc que des membres du cabinet Trudeau ont discuté avec Mme Jody Wilson-Raybould pour l’influencer dans sa décision de poursuivre ou non la personne morale SNC-Lavalin. 
Le système parlementaire canadien se base sur un consensus et une coalition de personne unies librement autour d’un chef qui devient alors par majorité le chef du gouvernement. Le pays serait en fait ingouvernable sans cette esprit de groupe, les partis politiques, qui par leur consensus et union dirigent le pays. M. Trudeau a fait un grand geste en donnant pour la 1re fois de l’histoire du Canada, le poste de Ministre de la Justice à une Amérindienne. Il a assumé un certain esprit de groupe, on peut imaginer. Et il s’est trompé; on ne l’y reprendra plus, on peut imaginer aussi.
Dans le cas de SNC-Lavalin, on doit distinguer la personne morale et les gens qui la dirigent. L’enjeu est important, soit des milliers d’emplois au pays. Punir SNC-Lavalin, la personne morale, revient à punir tous les employés pour des crimes commis par un petit nombre dans la direction de l’entreprise. Cela peut faire vaguement penser aux lois de la Rome antique concernant les esclaves : si un esclave d’une maison tuait son maître, tous les esclaves de cette maison devaient être mis à mort.
Donc, est-il normal que l’entourage des gens du premier ministre ait discuté d’un tel sujet avec Mme Jody Wilson-Raybould? Je crois que oui car il s’agit d’un problème de justice au sens large. La plupart des pays occidentaux ont trouvé des manières équitables de rendre cette justice avec des amendes salées tout en évitant la mise à mort des compagnies en faute et des souffrances inutiles pour les employés des dites compagnies. Et que l’on continue à poursuivre les dirigeants à titre personnel pour leurs fautes comme cela est fait pour l’ancien PDG de SNC-Lavalin Pierre Duhaime dans l’affaire du CHUM.

Christian Dufour
Lévis
28 Février 2019

Trump peut-il mettre fin à l’ALENA? (Lettre non-publiée, 2018)

Titre: Trump peut-il mettre fin à l’ALENA?

Le président Trump menace de mettre fin à l’ALENA et ceci nous est anxiogène en tant que nation car nous savons tous que notre économie dépend beaucoup des exportations.
Mais qu’en est-il du droit du président américain des mettre fin à ce pacte économique? La Constitution Américaine accorde expressément au Congrès américain et non au Président le pouvoir de réguler le commerce avec les nations étrangères (référence: un jugement de la Cour Suprême des États-Unis ‘Barclays Bank PLC v. Franchise Tax Board of California’). Mettre fin à l’ALENA devra faire l’objet d’un vote au Congrès Américain donc. 
Je comprends donc ainsi une possible stratégie de M. Trudeau qui serait de faire un peu trainer les choses en longueur en restant debout et droit tout en s’assurant de rester poli et raisonnable, surtout envers les citoyens américains qui, ils sont très nombreux de ce genre, comprennent la bêtise de leur président. Les élections de mi-mandat sont dans moins de 6 mois au États-Unis et ont de bonnes chances de donner un congrès anti-Trump, surtout à la Chambre des représentants.
J’ai moi-même voté ce matin pour ces élections : plus de jus d’orange pour moi le matin. Ces oranges sont cultivées en Floride, un état ‘swing-state’ qui décide souvent des présidents américains, notamment en 2000 et 2016. ‘Money talks!’ comme disent si bien nos amis américains.
 


 
Christian Dufour,
Lévis
12 juin 2018


Une idée pour obtenir la parité au parlement (Lettre non-publiée, 2018)

Titre: Une idée pour obtenir la parité au parlement


La rhétorique ambiante à propos de la parité de politique est parfois bien décevante. Jeudi dernier dans ces pages, Katrine Beauregard allait à la défense de cette idée avec un texte somme toute instructif en concluant que ‘la principale conséquence des quotas n’est pas le remplacement d’hommes politiques compétent par des femmes incompétentes, mais bien le remplacement d’hommes médiocres par des femmes compétentes’. Hein? Je ne suis pas contre cette idée de parité. Encore faut-il construire et défendre l’idée d’une manière convenable, respectueuse à la fois des hommes et des femmes.


Voici une idée audacieuse pour obtenir cette parité. Élisons à urnes séparées un homme et une femme dans chaque comté et obtenons ainsi un parlement composé à 50% de femmes. Chaque parti doit alors soumettre 2 candidats dans chaque circonscription. Et un système de vote à la majorité au 3/5 au parlement pour forcer le consensus. Reste à prévoir quelques travaux d’agrandissement du Parlement et l’amendement de la Constitution.


 


Christian Dufour,
Lévis
28 mai 2018

Une grande qualité du Devoir : ses lecteurs (Lettre non-publiée, 2018)

Titre: Une grande qualité du Devoir : ses lecteurs

Le Devoir est mon journal depuis longtemps. J’apprécie la qualité de l’information et des opinions qui y sont exprimées en général. Mais il n’est pas à l’abri du sensationnalisme et du titrage tendancieux. Heureusement, le Devoir compte parmi ses lecteurs des gens de tout acabit, professeurs et autres gens de connaissance qui aident souvent à mieux comprendre les enjeux par leur retour. Je remercie le Devoir d’avoir l’humilité de permettre leurs répliques parfois très éclairantes.



L’histoire du taux de diplomation à l’école secondaire est un excellent exemple. La nouvelle du Devoir expliquait que le Québec était en retard sur le reste du pays, notamment exécrable pour la diplomation des garçons. Les faits semblaient indiscutables. Une autre petite honte nationale ressentie entre 2 gorgées de café le matin.


Il a fallu une réplique explicative de professeurs de l’Université de Montréal et de l’UQAM, le 17 mai, pour comprendre que les données de l’Institut du Québec pouvaient être interprétées tout à fait autrement. Si l’on considère le taux d’obtention d’un diplôme de fin d’études sans égard à la durée, le Québec devient la meilleure province du Canada. Wow!


Nous vivons à une époque dont il est difficile de comprendre les enjeux de par la très grande quantité d’information disponible. Merci au Devoir et à ses lecteurs de me faciliter cette tâche.

Christian Dufour,

Lévis

18 mai 2018

Pour une règlementation de l’usage de Facebook à des fins politiques (Lettre non-publiée, 2018)

Titre: Pour une règlementation de l’usage de Facebook à des fins politiques

Je trouve toujours troublant quand Le Devoir offre une tribune à des gens de l’IEDM. Ce fut encore le cas jeudi dans la section Libre Opinion, le président de l’IEDM s’y portant en gros à la défense des méthodes de la compagnie Cambridge Analytica quant à l’usage des données personnelles par les géants du web.
Les études sur l’impact de Cambrige Analytica sur le Brexit et l’élection de Donald Trump sont en cours et laissent peu de place au doute. Impact il y a eu et la planète entière en vie les conséquences, la ministre Freeland parlant même hier de menace pour l’ordre économique mondiale issu de la 2eGuerre Mondiale.
Selon M. Kelly-Gagnon, il faut responsabiliser les citoyens et faire confiance au bon peuple face à des techniques de manipulation d’opinions extrêmement raffinées et des désinformations ciblées. Je crois au contraire qu’il faut baliser l’usage des Facebook de ce monde, notamment pour son usage à des fins politiques.
La méthode traditionnelle de vente politique consiste à répandre un certain message par des voies de communication accessibles et universelles, tel des débats ou publicités sur des grands réseaux de télévision. Une fausseté dite dans ces contextes est vite repérée et contredite, et son impact minimisé. La contraste est frappant dans Facebook qui paradoxalement réunit les gens et les isole à la fois. Tout le monde est connecté en apparence sur Facebook mais l’information est extrêmement fragmentée, chacun recevant son fil d’actualité et propres publicités. En politique, ceci est très pratique car il permet de cibler certains groupes de personnes à coût réduit, tout en limitant le risque de dérapage si un ‘post’ franchi la frontière du Fake News. La désinformation peut sévir silencieusement alors.
L’immensité du problème est telle que bien prudents devraient être les remèdes, Facebook faisant maintenant parti de nos vies au quotidien. Une voie de solution est de réglementer la fragmentation des informations et publicités politiques ou carrément de les interdire. Une telle législation serait bien sûr très compliquée à faire respecter, j’en conviens. Ce débat doit néanmoins être fait pour le bien de notre démocratie.

Christian Dufour,
Lévis

5 avril 2018

Précision sur un article publié dans Le Devoir (Lettre non-publiée, 2018)

Titre: Précision sur un article publié dans Le Devoir

Le mardi 6 mars, une nouvelle de Associated Press a été publiée dans Le Devoir sous le titre : ‘Les États-Unis répondront à 80% de la demande mondiale en pétrole’. Le corps de l’article ajoute que cela se fera au cours des 5 prochaines années. Vraiment?
Quelques recherches simples permettent de savoir que les États-Unis fournissaient entre 11 et 13% de la demande mondiale de pétrole en 2016, selon les définitions de pétrole ou produits pétroliers liquides. Par contre, un rapport récent de l’Agence internationale de l’énergie (http://www.iea.org/Textbase/npsum/oil2018MRSsum.pdf) indique que l’accroissement (le mot est mis en gras par moi) de la production mondiale de pétrole prévue pour les 5 prochaines années devraient être comblé à plus de 50% par les États-Unis.
'...by 2023 United States output grows by 3.7 mb/d, more than half of the total global production capacity growth of 6.4 mb/d expected by then.' (dans le texte du rapport)
Les États-Unis fournirons alors près de 15% de la demande mondiale en 2023 et non 80% comme le laisse entendre la nouvelle.
Le fait que cette nouvelle vient d’une agence de presse reconnue ne devrait pas empêcher l’éditeur du Devoir de vérifier la précision des informations qui y sont contenues. 

Hockey sur glace et le droit de représenter son pays aux Jeux Olympiques (Lettre non-publiée, 2018)

Titre: Hockey sur glace et le droit de représenter son pays aux Jeux Olympiques

Le Canada est revenu de PyeongChang avec un nombre record de médailles et nous sommes très fiers des efforts de tous les athlètes qui y ont participé. Les larmes de Alex Harvey et la joie de Kim Boutin témoignent de dépassements et d’efforts exemplaires pour tous. Par contre, nous n’avons pas obtenu LA médaille d’or par excellence, celle du jeu pour lequel les Canadiens sont incontestablement et mondialement reconnus comme étant les meilleurs : le hockey sur glace masculin. 

La raison en est fort simple et bien troublante : une corporation à dominante américaine, la Ligue Nationale de Hockey (LNH), a empêché des Canadiens de représenter leur pays aux Jeux Olympiques. La LNH, la meilleur ligue de hockey au monde, est composé à 46% de joueurs canadiens mais avec 77% d’équipes sur 31 au total évoluant aux États-Unis. On comprend alors que la LNH n’est pas encline à faire une perte financière corporative aux États-Unis pour obtenir un gain de notoriété et de fierté canadienne aux Olympiques. 

Avec comme résultat qu’au lieu de l’équipe A (avec messieurs Crosby et cie), l’équipe N ou O a dû aller au front et a tout de même emporté le bronze.  Pensez-y, Il aurait pu y avoir environ 14 équipes entièrement canadiennes faites à partir des joueurs de la LNH et ceux envoyés au Jeux ne sont pas assez talentueux pour y évoluer.

Je propose donc que nos parlements votent une loi pour empêcher quiconque, personne physique ou morale, d’interdire à un citoyen canadien de représenter son pays aux Jeux Olympiques. Il reviendrait alors aux joueurs eux-mêmes de décider s’ils vont aux Olympiques et non la LNH. Ceci peut sembler irréaliste pour certains mais il existe bien déjà des droits inaliénables, droits que même un contrat signé ne permet d’abandonner. Ajoutons donc celui-ci : le droit de défendre l’honneur de son pays au Jeux Olympiques.

Christian Dufour,
Lévis

27 février 2018

Titre: La burqa bleue (Lettre non-publiée, 2017)

Titre: La burqa bleue 

Je crois personnellement que Jacques Nadeau est un photographe de génie. Ses photos sont toujours porteuses d’émotions à qui sait les lire. Ce mercredi, en 1re page, j’ai ressenti une émotion troublante à la vue de cette burqa bleue géante. J’aurais pu écrire cette femme en burqa bleue mais la photo ne le dit pas, seulement le sous-titre.

Je marche souvent, après les repas souvent. Je croise des gens du quartier mais j’en connais très peu. Pourtant, les regards se croisent, les têtes hochent un peu, parfois accompagnées d’un petit sourire amical. ‘Ça va bien?’, ‘Oui merci’, dans le faciès seulement. C’est rassurant en société. Paul Ekman, un célèbre psychologue, a étudié en profondeur les expressions faciales et les micro-émotions qu’elles sous-tendent, notamment chez des tribus coupées de nos sociétés modernes. Les gens de ces tribus pouvaient tout de même reconnaître les émotions de base sur des photos de personnes de notre civilisation. Il en a déduit que ces émotions faciales (de même que d’autre émotions corporelles) sont universelles et non culturellement déterminées.


Coupé de ce lien de communication si riche par une burqa, voilà la source du trouble que j’ai ressenti ce matin. La photo de M. Nadeau m’a remué par le contraste entre sa grandeur et le peu d’information émanant du sujet. Ami ou ennemi?, question animale mais question humaine aussi. Très difficile à répondre sans voir le visage.

Pour un grilled cheese en français (Lettre non-publiée, 2017)

Titre: Pour un grilled cheese en français.

Il est bien normal d’aimer sa langue maternelle plus que les autres. L’expérience prolongée de celle-ci permet d’exprimer des idées, concepts et émotions d'une grande subtilité. Par contre l’ignorance d’une autre langue ne devrait pas en permettre le dénigrement.

Prenez la langue anglaise. Il semble y avoir des gens qui ne comprennent pas les qualités inhérentes de cette langue. C’est la langue de Shakespeare bien sûr, capable d’exprimer d’excellente manière des drames intenses et complexes. Et non, l’émotion ressentie à sa lecture n’est pas un effet de la traduction en français!

Par exemple, pourquoi pensez-vous que les gens préfèrent souvent dire ‘Grilled Cheese’ à ‘Sandwich au fromage fondu’. Le même concept est exprimé ici avec 2  et 7 syllabes vocales. Efficacité. Notez aussi le rythme et la répétition du son ‘i’ ou ‘ee’. Sonorité. 

Non ne faites pas ce blasphème disent certains. Et laissez donc notre belle langue devenir encore plus snub et fermée sur elle-même. Elle mourra seule et en paix.

Christian Dufour
30 septembre 2017

Lévis

Omar Khadr, ses droits et les nôtres. (Lettre non-publiée, 2017)

Titre : Omar Khadr, ses droits et les nôtres.

Je ne connais pas Omar Khadr et il n’est pas mon ami. Il n’est pas innocent. Je suis pourtant bien content qu’il ait obtenu réparation. Pour moi.

Voyez-vous, je voyage beaucoup dans de nombreux pays pour mon travail. Imaginez un instant que je me fais ‘enfirouaper’ comme dirait l’autre dans un pays de non-droit, disons une histoire de drogue.  Réseaux sociaux (et certains gouvernements parfois) : ‘Maudit drogué, qu’il reste là-bas en prison!’. Je suis dans de beaux draps, juste parce que j’ai mal surveillé ma valise quelques minutes.  Nous sommes bien dans l’ère de la ‘vérité émotionnelle’ et du ‘post-truth’, le mot de l’année 2016 de Oxford.

Maintenant, grâce à la jurisprudence Khadr, mon gouvernement va y penser 2 fois avant de me refuser arbitrairement son aide. Des choses bien simples, comme des conseils, donnés sous le sceau du secret, et s’assurer que je sois traité et jugé correctement, entre autres. 

Je comprends cependant que la guerre s’accommode très mal du droit et de la vérité. Et la question de Pilate devient très complexe soudainement.

Christian Dufour
Lévis

13 juillet 2017

3e lien à Québec : une solution trop facile et trop couteuse (Lettres publiée le 21 octobre 2016)

Titre : 3e lien à Québec : une solution trop facile et trop couteuse


Ainsi les gens de Québec et Lévis trouvent qu’il y a trop d’embouteillages sur les 2 ponts reliant les 2 villes. Et la solution évidente serait de construire un 3e lien, tel un tunnel, au prix de plusieurs milliards de dollars.
Ces embouteillages surviennent le matin et le soir dans des créneaux bien définis. Pourquoi ne pas imposer un péage intermittent, payable seulement entre 7-9h le matin et 16-18h le soir? Les gens auraient alors un incitatif à adapter leur horaire de travail pour économiser, faire plus de télétravail, prendre le futur lien SRB (Service Rapide par Bus) ou encore le choix de prendre le pont, à leur frais, aux heures de grande circulation. Un tel type de péage répartirait le trafic de manière plus équilibrée que maintenant autour des heures de péage et pourrait éviter à notre société des dépenses majeures.
Londres a fait un choix de ce genre il y a quelques années en utilisant des technologies de reconnaissance de plaque d’immatriculation pour le paiement. Une technologie similaire pourrait aussi permettre une certaine modulation des frais, comme par exemple un prix plus bas si le conducteur n’est pas seul.

Christian Dufour
Lévis
20 octobre 2016

note personnelle (janvier 2020): relisant cette lettre, je prend conscience qu'il est un peu trop facile pour moi de donner de tels conseils car je travaille de la maison...

Le principe d'égalité homme-femme dans la Constitution Canadienne (Lettre publiée le 16 mars 2017)

Le principe d'égalité homme-femme dans la Constitution Canadienne

Les controverses récurrentes à propos des valeurs québécoises, tel que celles portant sur le port de burqa ou du voile, prennent source dans notre croyance fondamentale de l’égalité des hommes et des femmes dans notre société. Les canadiens des autres provinces ne sont différents de nous à cet égard. Cette égalité, encore à parfaire sans doute, est le fruit d’un très long cheminement de société et en est devenue une valeur très importante; un retour en arrière est inconcevable sur ce point. D’autre part, nous croyons aussi fortement en notre système de justice. Le Canada et le Québec sont des sociétés de droit.

La loi primordiale du Canada, c’est-à-dire la Constitution Canadienne qui inclut la Charte Canadienne des Droits et Libertés, nomme expressément le droit à la liberté religieuse à l'Article 2. Par contre, elle ne fait pas mention du principe d’égalité entre hommes et femmes sauf pour prévenir d’une discrimination basée sur le sexe.

Je propose de bonifier l’Article 1 de la Charte Canadienne des Droits et Libertés comme suit (l’ajout est en italique), et ainsi assujettir à cet article tous les autres droits, incluant ceux concernant la liberté de religion: 
‘Article 1 : La Charte canadienne des droits et libertés garantit les droits et libertés qui y sont énoncés. Ils ne peuvent être restreints que par une règle de droit ou par une atteinte au principe de l’égalité entre les hommes et les femmes, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique.’


La conjoncture est bonne pour ce changement à la loi fondamentale de nos pays. Le premier ministre Trudeau pourra ainsi parfaire l’œuvre de son père.

Ironie conservatrice en environnement (Lettre publiée le 21 octobre 2015)

Ironie conservatrice en environnement
Résident de Lévis, où je possède un petit chalet sur le bord du fleuve St-Laurent, j’ai gagné la vache mais pas le veau aux élections fédérales, comme disait mon père. Question de principe, il m’était impossible de voter pour un parti qui ne croit pas que la science est le meilleur moteur d’avancement des civilisations.
Par contre, à lire la réaction du maire Coderre par rapport à la résolution rapide par le gouvernement élu du problème d’eaux usées de Montréal, je trouve ironique que le Parti Conservateur aura été celui qui m’a permis de passer une fin de saison agréable sur la rive, entouré d’oiseaux, de vent, de couleurs, et non de déchets flottants.
J’espère juste que l’on attendra l’opinion des experts mandatés par l’ancien gouvernement et que celle-ci vienne vers la mi-novembre, le temps que je ferme mon chalet pour l’hiver.
Christian Dufour
Lévis

Superpétroliers sur le fleuve St-Laurent (Lettre publiée le 3 octobre 2014)

Superpétroliers sur le fleuve St-Laurent

A Lévis ce matin, j’ai remarqué un très gros bateau descendant le fleuve St-Laurent. Son nom est Cap Philippe. Une brève recherche sur Internet me dit qu’il mesure 274.3 mètres de long par 48 mètres de large. Pourtant, la nouvelle limite de largeur de pétroliers sur le fleuve, datant de 2013, est de 44 mètres!
J’aimerais savoir qui surveille l’application de ces règlements.

Christian Dufour

Lévis

Oléoduc : Profits en Alberta contre risques au Québec (Lettre publiée le 25 septembre 2014)

Oléoduc : Profits en Alberta contre risques au Québec

Voici le topo : le pétrole remplit les coffres de l’Alberta. Pour en vendre encore plus, il faut faire des oléoducs. Les États-Unis semblent dirent non avec le projet Keystone XL. En Colombie-Britannique, le projet Northern Gateway avance lentement.  La compagnie a accepté de céder 10% de ses actions plusieurs groupes autochtones jusqu’à maintenant mais d’autres groupes s’y opposent encore et les tribunaux s’en mêlent.
Au Québec, il semble que l’on va se contenter d’une centaine d’emploi à long terme après l’investissement initial pour l’Oléoduc Énergie Est. Rien de plus. Il y a bien la raffinerie Ultramar à Lévis qui pourrait en profiter mais elle n’est pas conçue pour le type de pétrole provenant de sables bitumineux. Par contre, nous prenons tous les risques environnementaux. Je trouve cela insensé. 
Cet oléoduc transportera 1.1 millions de barils de pétrole par jour. A un prix moyen de $80/baril (le pétrole de sables bitumineux se vend moins cher que le pétrole standard à cause du coût de raffinage supplémentaire), cela fait 32 milliards de dollars transité par année.
Je propose que Québec prennent elle aussi une part de 10% dans le projet Oléoduc Énergie Est ou, encore mieux, qu’elle prélève une taxe de 3% sur le flux pétrolier passant sur nos terres. Un milliard par année donc pour nos écoles, hôpitaux et routes. C’est le prix juste du risque que nous prenons dans ce projet.

Christian Dufour

Charny

La sécurité avant la religion au soccer (Lettre publiée le 8 juin 2013)

La sécurité avant la religion au soccer

Le soccer est un sport dans lequel les contacts sont nombreux et où survient souvent des blessures. Il est donc normal que l’on minimise les risques de celles-ci par tous les moyens raisonnables.  Par exemple, il est interdit de porter des colliers et boucles d’oreilles. Les crampons sont aussi vérifiés avant tous les matchs pour leur conformité. Le soccer se joue avec les pieds et la tête. Les blessures à la tête peuvent survenir quand 2 joueurs tentent de frapper la balle avec la tête. Pour cette raison, je crois qu’il est correct d’interdire les turbans au soccer. Comment sont maintenus en place ces turbans? Si une broche quelconque est utilisée à l’intérieur du turban, par exemple, les risques de blessures sont bien réels.

Je suis chrétien mais il m’est pourtant impossible de jouer au soccer avec un crucifix dans le cou. Question de sécurité. Et quelle est la suite de cette histoire? Des sikhs qui jouent au soccer avec leur kirpan?  Non merci pour moi.

Christian Dufour,  Membre de l’équipe ‘Les légendes’ de la ligue O-35 Québec-Métro,

Charny.

Lettres au Devoir, Introduction

Au fil des années, j'ai envoyé de nombreuses lettres au journal Le Devoir avec un certain succès. Nombreuses de mes lettres ont été publiées et aussi nombreuses ne le furent pas. Je les affiche dans ce blogue pour votre divertissement.